Introduction pour le débat sur l’assurance chômage du 29 juin 2018

Et complété
vendredi 13 juillet 2018
par  Claude

Bonjour à tous et à toutes,

Si nous sommes ici ce soir c’est que nous nous opposons au projet de loi Macron-Pénicaud de refonte de l’Assurance chômage (ou « Projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel »), qui fait suite à l’Accord national interprofessionnel du 22/02/2018. Avant toutes choses nous avons souhaitez vous faire partager les éléments concernant la situation de chômage et de pauvreté actuelle.

Selon les derniers chiffres de la DARES de mai 2018, nous comptons en France 6.261.900 demandeurs d’emploi toutes catégories confondues soit à peu près 21%* de la population active avec une augmentation de 28800 personnes sur le mois mai 2018.En parallèle de ces chiffres mensuels un volant de 3 à 400.000 personnes sont sortie des chiffres par Pôle-Emploi tous les mois. 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés par l’UNEDIC et 50 % des indemnisés perçoivent moins de 1.000 €.

Les embauches en C.D.D. courts voire très courts sont passées de plus de 1,5 millions par trimestre à plus de 4 millions de 2000 à 2016 et elles débouchent de moins en moins sur un C.D.I. La précarité et l’ultra précarité, l’Ubérisation voir la « vaporisation de l’emploi » a éteint 81% des emplois créés suivant les derniers chiffres des Déclarations préalables à l’emploi de Pôle emploi pour 2017.

Si le chômage baissait de 10.000 personnes par mois (à population active constante) avec de vrais emplois en CDI, on atteindrait alors le plein emploi dans environ 90 ans.

L’étendue de la catastrophe est telle que 1,9 millions de jeunes se trouvent hors système selon Eurostat en France : hors emploi, hors études, sans revenu. 460.000 d’entre eux sont considérés comme invisibles, soit l’équivalent de la ville de Toulouse. En clair, ils échappent à tous les radars institutionnels.

Autres indicateurs de pauvreté : 1,35 millions de personnes sont affiliées à la C.M.U tandis que 5,5 millions de personnes bénéficient de la C.M.U complémentaire (C.M.U.C.). La France compte aujourd’hui 7 millions d’allocataires des minima sociaux (y compris les familles ?). Le gouvernement par la voix de son porte parole Monsieur Castaner reconnait une augmentation de 50% des bénéficiaires du RSA en 10 ans.. Et encore, on estime qu’en France, 30% des bénéficiaires potentiels du RSA ne réclament pas leurs droits. Cela fait autour de 800 000 personnes et représente des milliards d’économie. Les derniers chiffres d’Emmaüs font état d’une augmentation de 50 % en 10 ans du nombre de SDF. Par ailleurs selon une étude de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) 2.700 à 2.800 personnes meurent à la rue chaque année.

Autre chiffre frappant : Le taux de pauvreté dans notre pays est de 13,9% en 2018

Et pour ce qui nous concerne se soir l’endettement de l’Unedic, atteint 33 Mds en fin 2017 et moins de 43 % des demandeurs d’emploi inscrits sont indemnisés, avec une indemnité d’un montant moyen de 900 euros

La situation politique

Cette augmentation de la pauvreté devrait amener notre gouvernement et leurs alliés à plus de réflexion mais c’est sans connaitre le mépris qu’ils ont pour le peuple et la volonté de cacher la vérité sur le chômage. Politiquement ils cherchent à occulter les chiffres du chômage et développent une stigmatisation appuyée contre les demandeurs d’emploi.

La première chose que fera Muriel Pénicaud, actuel ministre du travail, est d’annoncer qu’elle ne commentera plus les chiffres mensuels de la DARES parce que soi-disant pas fiable ! Elle préfère commenter les chiffres de l’INSEE qui ne paraissent que tous les 3 mois et sont orientés sur l’emploi et les chiffres de l’emploi. Se faisant dans un premier temps elle gagne du temps, 3 mois ou lieu de chiffres mensuels, et elle occulte les chiffres du chômage pourtant catastrophique, par des déclarations dans la presse sur l’emploi. La volonté politique du gouvernement affichée est claire : Les chômeurs et le chômage n’existent pas ! N’existe que l’emploi, les politiques d’emploi et les entreprises…En cela Muriel Pénicaud, en bonne élève du libéralisme, applique parfaitement la théorie du détournement ! Et cela même si certain, pas dupe de la manipulation et notamment à la direction de Pôle emploi ont déclaré qu’il y avait un trop grand écart entre les chiffres de la DARES, sous entendu le nombre d’inscription à Pôle emploi, et les chiffres annoncés par l’INSEE.

C’est Gattaz, président du Medef, qui tire les premières cartouches en demandant un contrôle journalier des chômeurs. La méthode est bien huilée, les forces réactionnaires font une annonce antisociale inacceptable, irréalisable et totalement anti-démocratique dans la presse. Elles attendent à la suite tranquillement les réactions scandalisées de stupeur, des classes politiques d’opposition et des acteurs sociaux dans la presse. Après les esprits sont mure pour une manipulation à minima ! A tel point que le gouvernent, Muriel Pénicaud en tête, fait passer, pratiquement sans réaction ou presque, le volet contrôle de la convention d’assurance chômage et le fait voter à l’assemblée nationale sans problème. Pourtant multiplier le nombre de contrôleur de 200 à 1000 à l’horizon 2020 et imposer une expérimentation d’un livret numérique mensuel à partir de 2019 sur deux régions est tout aussi inacceptable démocratiquement qu’un contrôle journalier puisqu’on remet en cause la liberté citoyenne et la séparation des pouvoirs : Etant entendu que Pôle emploi est ici investit par le gouvernement, juge, procureur et avocat tout à la fois.

Macron déclare vouloir faire un milliard d’économies sur l’assurance chômage chaque année, tout en promettant une assurance universelle et en ouvrant l’indemnisation aux démissionnaires et aux indépendants. Plus de bénéficiaires c’est donc plus d’argent à reverser. Sauf si cette mesure s’accompagne d’une refonte du périmètre des bénéficiaires ? C’est simple, il nous prend pour des imbéciles avec une dette à l’Unedic de 33 milliard d’euros, ce n’est possible qu’en rognant les droits ou en augmentant les radiations ! Ce qui explique peut être le mépris qu’il a pour le peuple depuis qu’il est élu. Rappelez-vous ces déclarations : il y a les femmes illettrées à GAD, quand il sert la main d’un pauvre il se sent sale, la vie d’un entrepreneur serai bien plus dure que celle d’un salarié, il ne cédera rien « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes », dernièrement les bretons seraient des mafieux …..Non seulement il déshonore volontairement la fonction de président de la République en insultants les citoyens qui l’ont élu mais il se révèle tout à la fois sans éthique, sans affect et capable du pire contre le peuple qu’il déteste ! Alors Franchir le Rubicon et réduire les droits des demandeurs d’emploi c’est un pas qu’il s’autorise sans émotion ni scrupule……….. !

Loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel »

Cette loi se compose de trois volets, la formation, l’apprentissage et le volet assurance chômage. La volonté politique affichée c’est d’imposer l’émancipation par le travail. Travail devenant pas là même une obligation. Déjà, le relent conceptuel, sous entendu STO, a une connotation quelque peu Vichyste ! Je traiterai pour ma part que le volet assurance chômage bien qu’il y ait des choses à dire sur les autres volets.

L’Etat veut reprendre le contrôle de la gestion de l’assurance chômage au détriment de la logique paritaire, en imposant un cadrage financier. C’est Une rupture disruptive qui remet en cause le paritarisme et les cotisations sociales qui sont remplacées par la CSG . On passe du droit à indemnisation à la charité d’état. Ce faisant on déraille complètement des conceptions de démocratie sociale ayant pour fondement la citoyenne. Sans droit on réduit les citoyens à l’état de sujet ! Pire, la loi de 1958 n’est plus respectée, je rappel que  : La loi confiait ainsi depuis 1958 aux organisations patronales et aux organisations syndicales représentatives la gestion de l’Assurance chômage. Ce régime paritaire, non rattaché à la sécurité sociale, est piloté par l’Unedic, qui est une association loi 1901. L’Unedic évolue dans un cadre strictement réglementé : celui de la convention d’Assurance chômage, négociée tous les deux ou trois ans. Celle-ci doit être agréée par l’État ; la loi imposant un objectif d’équilibre financier.

De 2004 aux recalculés jusqu’aux droits rechargeables et aux droits d’option de 2016, conventions d’assurance chômage après conventions, les droits des demandeurs d’emploi ont été laminés. (Baisse du taux de remplacement de 70 % à 57 % de l’ancien salaire brut, baisse du taux d’indemnités (ou taux de couverture) de 60 % à 42 %, réduction de la durée des indemnités, remise en cause des plafonds et des amplitudes…

Si les règles de la convention du 14 mai 2014 avait permis aux personnes qui reprennent une
activité salariée en cours d’indemnisation de cumuler l’ARE avec leur rémunération quel que soit le nombre d’heures effectuées au titre de cette activité. En 2018 il y a une remise en cause du cumul allocation/revenu du travail qui avait déjà commencé aussi avec la convention Unedic de 2017.

Le dispositif étant accusé de favoriser l’utilisation des contrats courts par les entreprises et le sous-emploi pour les chômeurs, au détriment des finances de l’assurance-chômage. Cela concerne 6 % des personnes en activité réduite, soit environ 94.000 personnes, avec une part non négligeable d’intermittents, d’intérimaires et d’assistantes maternelles ". L’Etat doit prendre un décret pour fixer les nouvelles conditions (limitation du cumul). Dans le cadre de la lutte « contre la permittence », ce sont les demandeurs d’emplois en activité réduite qui vont être sanctionnés (et non les employeurs qui développent la précarité).

Les droits rechargeables de la convention de 2016, on était imposé pour amoindrir la conséquence de la précarité de l’emploi. Plus une personne travaille, plus elle a des droits à l’Assurance chômage. Une des conditions : avoir travaillé au moins 150 heures sur l’ensemble de sa période d’indemnisation. Le viseur c’est bien la précarité ! Quant au droit d’option pour obtenir des droits nouveaux, ils doivent être supérieurs de 30 % aux anciens. Pour les demandeurs d’emploi qui ne peuvent le faire valoir la perte est considérable. La durée d’indemnisation et l’amplitude du montant d’indemnisation est largement minoré pour certain cas ! On est alors obliger d’épuiser ses anciens droits avant de faire valoir un éventuel rechargement avec des pertes de 10, 15, 20% sur ses indemnités. Pire, on assiste a des pertes sèche du nombre de jours d’indemnisation entre les anciens (Reliquat) et nouveaux droits.

Cette réforme de l’assurance chômage 2018 repose sur une équation impossible : faire des économies tout en ouvrant les droits à plus de demandeurs d’emploi … C’est un Illogisme libéral voulu par le gouvernement ! Plus de bénéficiaires c’est donc plus d’argent à reverser. Ne vous étonnez donc pas qu’il annonce un passage de 200 à 600 puis 1000 contrôleurs en 2020. Les radiations induites permettront de faire des économies budgétaires sur les allocations des demandeurs d’emploi. Summum ses économies serviront à culpabiliser et stigmatiser les chômeurs rendus responsable de leur sort, l’individualisation étant un autre concept du libéralisme. Dans le même temps la direction de Pôle emploi annonce une possible suppression de 4000 emplois alors même qu’Agnès Bazin, ministre des solidarités et de la santé, annonce le développement de l’accompagnement par la preuve. Preuve et contrôle, deux mamelles répressives contre les pauvres ! Dites vous que la mise en accusation perpétuel des plus faibles est une stratégie de guerre politique que développe Macron et ses séides !

Nous venons de voir que le budget de l’assurance chômage est contraint. Il est vraisemblable que c’est pour cela que le gouvernement supprime une partie des cotisations sociales pour le remplacer par de la CSG. En tout cas la caution d’état sur la dette sert à étatiser le régime. Une façon pour eux, idéologique, de supprimer la gestion paritaire de la manne des cotisations salariale et patronale de l’Unedic. Par contre un décret assure à l’état une modulation perpétuelle du niveau de l’indemnisation. L’état pourra donc faire varier à la baisse comme à la hausse le niveau des allocations. Et au passage ce qui est certain c’est l’exonèration des cotisations patronales jusqu’à 1,6 fois le Smic (par transformation du CICE). Ce gouvernement des riches joue là encore, parfaitement son rôle !

Quant au bonus malus pour les entreprises qui abusent des contrats court précaires voir très précaire, le patronat par la voie de Gattaz et même de son successeur, Geoffroy Roux de Bezieux, annoncent qu’ils n’en veulent pas. Le Medef veut se servir des négociations, au cas par cas, par branche dans chaque entreprise. Sauf que ces négociations par branche, issus des ordonnance et de la loi travail 2 ne seront pas efficace. En effet les salariés de certaines branches et les syndicats n’ont aucun rapport de force dans l’entreprise. Le patronat, malin, le sait très bien ! C’est d’ailleurs souvent du chacun pour soit et chacun fait sa cuisine dans sa boite. Ces négociations sur le bonus malus ont peu de chance d’aboutir à diminuer la précarité. D’ailleurs le patronat semble ne vouloir que limiter les contrats très courts de moins d’un mois et encore. Pour comprendre l’inefficience des négociations par branche il suffit de regarder ce que cela a donné sur la question du temps de travail et la limitation du temps partiel ! Rien ! La seule chose qui serai efficace serai la référence à la loi c’est-à-dire au code du travail, sauf que les deux lois travails et les ordonnances Macron n’ont cessé de le détruire. Pourtant si l’on souhaite vraiment inverser la vapeur de la précarité c’est le code du travail qu’il faut de nouveau appliquer et renforcer…….

L’ANI du 22 février 2018 et le projet de réforme ont réaffirmé la nécessité d’un accompagnement personnalisé du demandeur d’emploi et d’une politique « d’activation des dépenses », avec une remise en vigueur de l’ORE « l’Offre raisonnable d’emploi ». La définition de l’Offre raisonnable d’emploi (ORE) est laissée à l’appréciation de Pôle emploi. On est donc face à une remise en cause de l’égalité de traitement républicain puisqu’il y aura autant d’ORE que de chômeurs et de conseillers à l’emploi. A compter de deux refus d’une « offre raisonnable » les chômeurs s’exposeront à des sanctions durcies. Les sanctions encourues pour refus d’une ORE sont redoublées, allant d’un décalage de rémunération sans indemnisation de 1 à 2 mois.

L’Indemnisation des démissionnaires est identiques à ceux des autres demandeurs d’emploi, mais soumis à plusieurs conditions. Il faut pour en bénéficier une durée préalable de cinq années ininterrompue en emploi tout en ayant un projet de reconversion agréé par une instance paritaire régionale et correspondant aux besoins du marché du travail. Cela peut être suivi d’une formation qualifiante ou d’un diplôme par la Validation des Acquis de l’Expérience. Le tout sous contrôle et suivi de Pôle emploi afin d’obliger la bonne réalisation du projet initial par le demandeur d’emploi. De plus sachez que le Budget global est limité et sous contrôle d’une commission spéciale chargée d’évaluer son niveau d’utilisation.

L’indemnisation des démissionnaires telle qu’elle est envisagée ici aurait une portée limitée, étant donné les conditions très sélectives. Elle devrait concernés que 20 000 à 40 000 personnes. On est loin d’une assurance universelle qui bien évidemment était une annonce mensongère du gouvernement. L’on ne peut être contre l’élargissement de l’assiette des indemnisés. Un salarié doit pouvoir quitter un emploi aux conditions de travail pénibles, ne pas être condamné à vie à faire un sale boulot, à subir des pressions ou le harcèlement moral…Les personnes en période d’essai qui démissionnent doivent aussi pouvoir être indemnisées – comme le veut le Code du travail. Mais soyons clair, cela va concernée tellement peu de personne que s’en est presque une escroquerie !

Le projet de loi prévoit aussi une ouverture de l’assurance chômage aux indépendants. 15 000 à 20 000 indépendants seraient concernés. Il est crée un régime spécifique ouvert à une partie des indépendants avec un régime public fiscalisé distinct de l’Assurance chômage des salariés et couvrant les situations de liquidation judiciaire. Des conditions en termes de durée et de revenu d’activité antérieur sont posées et une indemnité forfaitaire d’un montant de 800 euros et d’une durée limitée de 6 mois est crée. A signaler pour les indépendant que les partenaires sociaux et le gouvernement ont refusé l’instauration d’une contribution financière pour financer ce régime spécifique. Pour la première fois ils ont donc ouvert la porte aux assurances privées chargé de financer ce régimes complémentaires . En parallèle un groupe de travail a été programmé en vue d’examiner les conséquences du développement de nouvelles formes d’emploi (telles que le travail subordonné à des plates-formes…) et les évolutions à prévoir pour l’Assurance chômage.

Si là aussi on ne peut pas être contre le principe de l’indemnisation des indépendants (universalité de la protection sociale), avec les mêmes droits que pour les salariés. Toutefois, nous dénonçons le danger de mesures qui visent à inciter à la création de micro-entreprises avec souvent le statut d’auto-entrepreneur - solution très illusoire au chômage et très souvent plus précaire que la précarité qui institut un « sous-patronariat » corvéable et crevant de faim.
Et je n’exagère pas ! Le recours à l’assurance privée est aussi une brèche dans le mur de la solidarité remettant en cause trois principes : L’égalité républicaine, le droit d’indemnisation et les cotisations de l’assurance chômage.

Les micro-entrepreneurs, notamment ceux dépendants des plates-formes de type Uber… sont des travailleurs précaires qui doivent avoir accès dès à présent aux mêmes droits sociaux que les salariés. Les entreprises donneuses d’ordres ou plateformes doivent cotiser pour les travailleurs qui leur sont subordonnés, la relation de travail étant requalifiée en contrat salarié.
L’instauration d’une cotisation pour les autres indépendants a été jugée « inacceptable » par certains partenaires sociaux, pour quelles raisons ? Les indépendants, dont un tiers a des revenus élevés, doivent cotiser à la protection sociale. Sans cela, les contribuables vont encore une fois devoir payer à leur place, et c’est absolument scandaleux ! Pire, ce serai encore un cadeau d’argent public accordé à des patrons…...

La loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel » sera promulguée le 30 septembre 2018 après avoir été déjà adoubée par l’assemblée nationale. La seule résistance institutionnelle est celle du Sénat qui s’oppose au gouvernement sur les volets formation. La bataille étant de savoir qui va gérer les 48 milliards que pèse la formation professionnelle avec en plus une rallonge budgétaire ! Une bataille de « pognon de dingue » dont les régions veulent s’accaparer tandis que le Medef réclame sa part !

Cette loi remet an cause le rôle des partenaires sociaux. On assiste à une étatisation de l’assurance chômage. On passe donc de la conception de droit acquis (les cotisations) à la notion de charité d’état ! Le gouvernement ne s’y est pas trompé, lui qui prend la main par décret sur la modulation des allocations chômage.

Les droits universels sont une mascarade pour faire accepter une augmentation des contrôles et la répression contre les demandeurs d’emploi.

Cette convention d’assurance chômage en tout cas ne crée nullement de nouveaux droits pour les demandeurs d’emploi.

Tout dernièrement, le 9 juillet 2018 pour être exacte, Macron lors de son discours devant le congrès a demandé aux partenaires sociaux de rouvrir dés septembre des négociations pour revoir les règles de l’assurance chômage, alors que Loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel » est toujours en cours d’examen au Parlement. Il a ainsi remisé au placard une partie importante du projet de loi « Avenir professionnel » avant même son vote !

Il annonce vouloir « réviser les règles de l’assurance chômage » afin « qu’elles incitent à la création d’emplois de qualité ». Il souhaite que la réforme entre en vigueur au printemps 2019. La création d’une allocation chômage de longue durée dans le cadre de la négociation d’une nouvelle convention est annoncée. Macron fait croire que la reprise de l’emploi est en cours mais la réalité dévoile que le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée inscrits depuis plus de deux ans à Pôle Emploi, toutes catégories confondues, atteint 1,4 million à fin mai. Chiffre catastrophique connu du pouvoir ce qui explique cette déclaration du congrès.

Le document gouvernemental informe aussi de la création du fameux bonus-malus auquel le patronat a échappé jusqu’à présent ! Macron déclare même dans son discours qu’il faut « inciter » à la création d’emplois de qualité. Le changement de cap est patent : jusque-là, il s’agissait d’attendre le résultat des négociations de branches professionnelles.

Et les logiques disruptives continuent. Il dit souhaiter que « cette période de reprise économique, nous puissions non seulement nous assurer qu’elles récompensent bien davantage la reprise d’activité ». Il n’est plus question de réviser les règles encadrant le cumul du chômage et des salaires pour les personnes ayant des activités réduites.

Attention, Macron annonce en même temps « dans les prochaines semaines » un nouveau plan de « baisse de nos dépenses publiques ». L’exécutif envisage une négociation plus large sur tous les sujets relatifs à l’assurance-chômage durée d’indemnisation, montant… Les droits des demandeurs d’emploi peuvent donc être remis en cause à des fins d’économie budgétaire ! On voit bien le danger que représente l’étatisation du budget de l’Unedic par la CSG ! Il s’attaque bien à l’ensemble des revenus des chômeurs et précaires : "C’est cette philosophie qui sera mise en œuvre dans la réforme de l’Assurance Chômage, comme dans celle des minima sociaux.". Les chômeurs et précaires vont devoir défendrent leurs droits et à mon avis la rentrée s’annonce mouvementée …...

Sur la formation professionnelle et l’apprentissage, Macron a promis une « réforme profonde », sans en détailler le contour. Il a par ailleurs annoncé qu’il recevra courant juillet les 100 premières entreprises françaises « pour solliciter leur engagement » en matière d’apprentissage et d’embauches, notamment dans les quartiers en difficulté.

Quelques informations sur les projets concernant les aides sociales

Le gouvernement Macron a annoncé vouloir diminuer les dépenses publiques de 4 point du Pib dont une économie sur les aides sociales de 7 milliards sur 2 ans. Toutes les aides sociales sont donc menacées (RSA, APL, prime d’activité……..).

Le Plan Pauvreté devait être annoncée le 9 juillet suite à la recommandation du rapport Cap 2022. L’annonce a été repoussée fin septembre 2018. Dans son discours au Congrès, Macron relève vouloir une « politique d’investissement pour le plan pauvreté. Et dans sa logique d’émancipation par le travail souhaite un accompagnement réel vers l’activité ou le travail et l’effectivité des droits fondamentaux ». Pour ceux qui s’attendaient à un virage sociale, c’est manqué ! Macron reste sur la ligne libérale d’enrichissement des plus riches !

Nous savons qu’entre temps des arbitrages sur le RSA sont attendus et que le gouvernement souhaite consulter les organisations composant le collectif Alerte, la plus part caritative ! Entre temps des déclarations intempestives de Macron ont été organisées dans la presse. Il parait que nous dépenserions un « Pognon de dingue » dans les aides sociales et qu’en plus elles ne permettent pas de sortir de la pauvreté ! Là aussi, Mépris du gouvernement ! Depuis quand des revenus minables peuvent permettre de sortir de la misère ! Si les riches sont riches c’est parcequ’ils se gavent d’argent et de richesses. Il faut souligner que les riches ne travail pas mais bénéficient du rapport de leurs placement en action et dividende ! Quant au patronat, ils se gavent de 145 milliards d’argent public en plus ! Qui sont donc les vrais assistés en France ? *

L’attaque sur les aides sociales a été brutale et commence par une baisse sèche des APL de 5 euros. Le gouvernement a le culot d’annoncer une non revalorisation dans les prochaines années alors que les loyers ne font qu’augmenter. Cela entraine une perte financière de 10 à 30 euros sur 2 ans ! Les conséquences seront a n’en pas douter une augmentation des expulsions de logement. Les plus pauvres sont toujours, avec les minima sociaux devant le choix Kafkaïen de se nourrir ou payer son loyer !......

La remise en cause des minima sociaux et des droits connexes par une allocation unique de base est ni plus ni moins qu’une fusion à l’anglo-saxonne. Chez eux, c’est appelé le crédit universel. En gros, c’est un moyen pour les libéraux comme Macron de harceler les pauvres et de leur faire du mal. En Angleterre on assiste à une monté en flèche de la misère ! Ce sera la même chose en France puisqu’en plus cette allocation unique ne sera ni inconditionnelle, ni d’autonomie vraisemblablement.

Cerise sur le gâteau le conseil d’état a validé le bénévolat contraint en contrepartie du paiement du Rsa (déjà mis en place dans certaines régions ; Nord, Est…). On réinstaure le travail gratuit obligatoire, nouvel STO alors même que le RSA n’est pas un salaire.

L’aide sociale et les minima sociaux coûtent environ 70 milliards d’euros par an aux finances publiques, soit 3 % du produit intérieur brut (PIB) ! Quand le coût de « l’assistance aux plus riches » pourrait être de l’ordre de 150 milliards d’euros par an hors fraude et évasion fiscales, et de l’ordre de 250 à 300 milliards* au moins en incluant ces deux derniers coûts. Plus le maintien du CICE pour le patronat et annulation de l’Isf (sauf pour le patrimoine immobilier), et plusieurs autres mesures fiscales (baisse de l’impôt sur les sociétés) qui fera dire que ce président est le président des riches ! C’est d’ailleurs ce qu’il est

Le plan pauvreté et la loi de refonte de l’Assurance chômage dites loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel » contribuent soi-disant à un pacte pour « l’émancipation par le travail », la réalité est tout autre ! C’est la réinvention d’un « néo-STO » antirépublicain qui révèle ce que sont les libéraux : des esclavagistes !! Au passage ce gouvernement des riches détruit notre pacte républicain : la démocratie, la liberté, l’égalité et la fraternité !

Devant cette offensive libérale générale contre les plus démunis il faut construire des mobilisations futures à front large. Ce qui se passe aujourd’hui à la Sncf, dans la santé, à la poste, dans le nettoyage, sur les plateformes Uber doit nous donner espoir d’un mouvement de contestation générale contre la politique libérale de ce gouvernement !
Outre le fait que nous soutenons tous ces salariés en lutte, la parole des chômeurs et précaires, démunis et pauvres doit être en résonnance avec ces mouvements. Notre rôle sera bien évidemment de les amplifier si possible massivement par l’apparition d’un nouveau mouvement de chômeurs et de révoltes des pauvres.

Bordeaux le 5 juillet 2018

Joëlle Moreau porte parole d’AC !

Non-recours : des milliards non distribués 22 juin 2018 http://www.liberation.fr/france/2018/06/22/non-recours-des-milliards-non-distribues_1661314
7 millions d’allocataires de minima sociaux 24 juin 2018 http://www.leparisien.fr/economie/7-millions-d-allocataires-de-minima-sociaux-24-06-2018-7791402.php
*- L’assistanat des riches nous coûte un « pognon de dingue » ! 20 juin 2018 https://www.alternatives-economiques.fr/jean-gadrey/lassistanat-riches-coute-un-pognon-de-dingue/00085130


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