Intérim et formation
L’intérim, ce n’est pas toujours le paradis, et on peut avoir envie de changer ou de se former
Il existe des offres de formation spécifiques à l’intérim, assez restrictives, et comme toujours, il y a des pièges qu’il vaut mieux connaître à l’avance si on veut éviter les mauvaises surprises.
Congé individuel de Formation (CIF)
Le CIF est la plus ouverte des formations. Il est réservé aux intérimaires qui totalisent 1600h de mission dans les 18 derniers mois, dont 600h dans leur boîte d’intérim actuelle.
L’ETT ne peut que reporter la formation si elle empiète sur une mission en cours, mais l’intérimaire doit monter un dossier examiné par une commission.
Un CIF sur deux ne peut pas être financé par manque de fonds.
Contrat d’insertion Professionnel Intérimaire
Son but est de faciliter l’insertion professionnelle de personnes en difficulté, en alternant formation théorique et en entreprise et mission(s) d’intérim. Cela concerne donc les jeunes de moins de 26 ans sans expérience professionnelle, les demandeurs d’emploi de plus de 45 ans, les bénéficiaires du RMI et de l’ASS, mais aussi les personnes qui ont interrompu leur activité plus de 6 mois pour s’occuper d’enfants ou d’un conjoint ou d’un ascendant dépendant, ou qui ont travaillé moins de 210h les 6 derniers mois.
On peut donc se voir proposer un CIPI via la mission locale, son référent RMI, l’ANPE, un travailleur social... Cela dépend aussi des partenariats existants au niveau local, entre services sociaux ou de l’emploi et entreprises de travail temporaires.
Le point sur lequel il faut être le plus vigilant est le secteur dans lequel on vous propose le CIPI. Les besoins en main d’Å“uvre des entreprises comptent bien plus que vos envies personnelles...
Le CIPI dure 210 Ã 420 h en continu.
La durée de travail hebdomadaire minimale est normalement de 30h, mais peut être baissée à 17,5h dans la distribution, le transport, l’hôtellerie, la restauration, le nettoyage et le télé conseil... La formation théorique doit faire au minimum 70h et au maximum 1/3 de la durée totale du CIPI. La formation en entreprise est de 35h. Pendant ces périodes de formation, la rémunération est au minimum égale au SMIC. Lors des missions, le salaire est celui pratiqué normalement. Il y a une indemnité de congés payés, mais pas d’indemnité de fin de mission. Une attestation de capacité est remise à la fin du CIPI.
Droit Individuel à la Formation (DIF) intérimaire
Il s’agit d’une sorte de crédit formation qu’on accumule en travaillant. On a droit à 40h de formation pour 2700h travaillées, dans la limite de 120h de formation, et à condition d’avoir au moins 2100h dans la boîte d’intérim qui vous emploie actuellement.
Les droits restent plafonnés à 120h tant qu’on ne les a pas utilisés. Si on réalise une action de formation, le compteur revient à zéro, même si la formation est plus courte que le maximum auquel on avait droit.
Que peut-on faire avec le DIF ? Perfectionner et développer ses compétences, réaliser des actions en vu d’une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), effectuer un bilan professionnel.
Le salarié doit faire une demande écrite à son entreprise d’intérim, en précisant le type de formation, le prestataire choisi, la période souhaitée et l’objectif recherché. Cette demande doit être faite dans les 30 jours après la dernière mission, et au moins 30 jours avant le début de la formation. Ensuite, l’entreprise a 30 jours pour répondre. Si elle est d’accord, elle peut cependant proposer un autre organisme de formation. Si elle refuse, elle doit en donner les raisons : absence de fonds, mission, CDD ou CDI en cours au moment prévu pour la formation, ou tout simplement parce que « l’objectif professionnel ou d’emploi ne serait pas avéré  ». Ce qui signifie que l’objectif du DIF, c’est de vous rendre plus performant dans votre boulot, pas de vous offrir une formation qui vous intéresse. A vous de ruser et d’argumenter si votre projet ne semble pas être suffisamment ‘’professionnel’’. Par exemple en mettant en avant un projet à plus long terme : une reconversion possible, la préparation d’un diplôme...
Contrat de Développement Professionnel des Intérimaires (CDPI)
Il s’agit d’une formation sanctionnée par un diplôme d’Etat, un titre professionnel ou un Certificat de Qualification Professionnelle, pour les intérimaires ayant au minimum 450h d’ancienneté dans l’intérim, toutes entreprises confondues. L’ancienneté tient compte des congés payés : par exemple, 420h de mission plus 10% de congés payés donne 462h d’ancienneté.
Le CDPI est réservé aux intérimaires de niveau CAP/BEP (sauf ceux qui ont à la fois un diplôme et une expérience professionnelle dans le domaine préparé avec le CDPI), et à ceux de niveau bac, mais qui ne trouvent pas de débouchés dans leur bassin d’emploi (il ne faut pas avoir eu d’expérience professionnelle en lien avec son diplôme dans les 12 derniers mois).
Les entreprises d’intérim ne financent pas des formations par bonté d’âme. Elles doivent identifier les besoins en main d’Å“uvre qu’elle pourrait être satisfaits en formant des intérimaires. Une fois encore, le choix des activités risque d’être restreint...
La formation fait 175 à 450h, s’effectue soit chez un prestataire, soit dans une entreprise, ou les deux. Elle est rémunérée sur la base du salaire de la dernière mission, y compris certaines primes (13ème mois, vacances, ancienneté, productivité, assiduité).
Votre entreprise de travail temporaire s’engage à vous proposer, dans les 3 mois après la fin de la formation, une ou plusieurs missions (dont la durée totale est égale au minimum au tiers de la durée de la formation) correspondant à la qualification du CDPI. En échange, l’intérimaire s’engage à suivre la formation et à accepter les misions proposées. On doit donc s’engager à accepter des missions sans connaître le lieu de travail, les horaires...qui peuvent se révéler très contraignants ! Renseignez-vous au préalable sur les entreprises potentielles correspondant à la qualification préparée en CDPI.