On ne (la) fermera pas !

mercredi 13 janvier 2016

UN PREAVIS DE GREVE RECONDUCTIBLE A ETE DEPOSE POUR LE 8 FEVRIER 2016 PAR NOS ORGANISATIONS SYNDICALES CLL, CGT, FO, SNU-FSU ET SUD EMPLOI D’ILE-DE-FRANCE.

C’est le premier jour choisi par la Direction régionale d’Ile-de-France pour déployer un nouveau dispositif appelé « Accès direct à son conseiller » qui repose sur la fermeture des agences tous les après-midi à l’ensemble des demandeurs d’emploi hormis ceux qui sont convoqués. Alors que la priorité de l’établissement devrait être le renfort massif des effectifs pour assurer un service de qualité aux usagers, la Direction met sciemment en danger le Service public de l’Emploi !

Le déploiement de la fermeture des sites dans les régions tests provoque déjà une déstabilisation complète de l’organisation du travail. Beaucoup d’agences officiellement fermées reçoivent en fait tous les demandeurs, l’agressivité et les tensions montent, et les sollicitations par téléphone, par mails, les dossiers à traiter en attente explosent. Pour ces derniers la masse de traitement a déjà été multipliée par dix !

Il y a donc bien le feu à la maison !

Nous avons fait tout notre possible au sein des instances représentatives du personnel (CE, CCE, CHSCT) afin de contrer ce projet de fermeture des sites et les autres dispositifs tout aussi destructeurs pour le Service public de l’emploi (Nouveau Parcours du Demandeur d’Emploi).

Notre action s’inscrit dans la poursuite de notre victoire contre la mise en place de l’accord relatif à la classification voulue par la DG et soutenu par trois organisations syndicales. Cet accord ayant été reconnu non écrit par la justice, nous militons pour la réouverture de négociations en vue d’obtenir un accord qui reconnaisse véritablement les qualifications des agents, les rémunère en conséquence et permette à chacun d’avoir un véritable déroulement de carrière.

Mais l’action au sein des instances ne suffit pas

Nous devons nous faire entendre directement

TOUTES ET TOUS EN GREVE LE 8 FEVRIER 2016 EN IDF

Pour signifier à la Direction notre refus de la fermeture du Service public de l’Emploi

Numérisation intégrale de nos activités

Pour nos organisations syndicales, cette fermeture des sites doit être analysée en articulation avec les autres dispositifs du Nouveau Parcours du Demandeur d’Emploi (NPDE), de l’automatisation de l’indemnisation, de l’instauration de mail.net et du 100 % Web. Ensemble, ils forment un système cohérent dont l’objectif est de vider les agences de leurs usagers. Le but de cette vaste restructuration est d’imposer aux usagers l’utilisation systématique des canaux numériques. Les traitements des sollicitations par mail (dispositif mail.net), des attentes (listings de tâches à effectuer dans des délais contraints), des alertes prévues dans NPDE vont mobiliser l’essentiel de notre temps de travail.

Détricotage du maillage territorial

La Direction vend ces dispositifs en annonçant davantage de rendez-vous physiques et une autonomie des agents. Elle promeut un confort de travail qui résulterait de la mise à distance du public. Mais les après-midi vont surtout être utilisés pour traiter les sollicitations numériques appelés « tickets ». Ce travail pouvant être réalisé n’importe où, sur des lieux éloignés des usagers (directions régionales ou plateformes nationales), l’étape suivante, inéluctable selon nous, est la disparition définitive de sites, prioritairement dans les espaces ruraux. Les Maisons de Service au Public (MSP) regroupant des services comme la CAF, la CPAM, les Finances publiques et Pôle emploi justifieront l’existence d’une proximité de façade en zone non urbaine.

Dégradation de nos conditions de travail

La Direction générale repositionne déjà les Directions de proximité des agences Pôle emploi qui devront dorénavant contrôler en temps réel notre activité « digitale » en termes de « tickets » traités. Le contenus de nos entretiens avec les usagers sera dorénavant mécanisé par des scripts et contrôlé. La supervision et le contrôle deviennent l’axe principal de l’activité managériale locale. C’est le but de la mise en place de nouveaux portefeuilles de suivi de demandeurs d’emploi sur l’activité indemnisation.

Cette pression constante et grandissante va fortement dégrader nos conditions de travail. Nos qualifications professionnelles (placement, orientation, formation, service entreprise, indemnisation...) vont être définitivement détruites. Le conseil et l’accompagnement ne peuvent survivre dans une activité bientôt exclusivement à distance. Nos missions ne subsisteront que dans des activités de niche que Pôle emploi contractualise en concurrence avec le secteur privé : jeunes, seniors, publics éloignés de l’emploi, etc. Ce modèle de destruction des métiers s’applique de même aux services en direction des entreprises en dépossédant les conseillers de leur qualification et de leur pouvoir de négociation du contenu des offres d’emploi diffusées et traitées par Pôle emploi.
Dévoiement de nos missions de Service public

La Direction répond ainsi directement aux injonctions de la Commission européenne qui exige le cantonnement des Services publics de l’Emploi à des services de 1 er niveau, c’est-à-dire informatifs, et aux fonctions régaliennes : suivi, contrôle, entretien de situation. C’est désormais au secteur privé d’exercer l’expertise : c’est le signal lancé par la nouvelle prestation « activ’emploi » en auto-prescription par les demandeurs d’emploi sans le conseil et la validation d’un agent. L’automatisation du traitement des Demandes d’Allocations va achever la mission indemnisation et permettre son externalisation sur le modèle des intermittents du spectacle.

L’usager, mis à distance des agences, hormis les temps réduits où il pourra être reçu sur rendez-vous, est abandonné à son sort. Il formatera rapidement sa relation avec le conseiller par le seul mode électronique sur un rapport purement administratif et informatif, le seul possible à distance.

Tous et tous en gréve le 8 février 2016


Documents joints

PDF zippé du tract unitaire