Les chômeurs vont-ils devoir traverser la rue… pour faire le trottoir ?

mercredi 28 septembre 2022
par  Paris Sud

Les libéraux ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît.
Depuis des décennies, ils organisent la croissance du chômage et, concomitamment la baisse des allocations. C’est étudié pour. Affamer un peu (davantage à terme ?) les quémandeurs d’emplois qui, ainsi allégés, auront les faveurs du Médef et du président admirateur de la Dame de fer. Les « nouveaux pauvres » vont devoir traverser la rue pour, contraints, accepter un mauvais boulot doté d’un misérable salaire.
C’est étudié pour. Nonobstant, d’aucuns conservent une dose d’humour : « Il n’est pas acceptable que les chômeurs profitent de leurs allocations pour se payer un séjour aux Bahamas ».Humour vache. Cynique, un brin sadique d’un nanti ayant fortune et accès garanti à de fabuleux émoluments. Un ministre macroniste pour tout dire.

Les bons comptes pour contredire les menteurs.
Le montant moyen de l’allocation est à peine supérieur à 1000 euros mensuels (1277 euros, chiffre Unédic) ce, pour une durée variant de 24 mois pour les moins de 53 ans à 36 mois pour les plus de 55 ans.
Quant sont épuisées les allocs, le chômeur dépité, découragé doit survivre avec une ASS (Allocation Spéciale de Solidarité) ou, s’il ne réunit pas les critères permettant l’accès au pactole de consolation, le RSA (Revenu de Solidarité Active) est, en denier recours, l’aumône accessible. Moins de 600 euros mensuels pour l’ASS comme pour le RSA.
De fait, les Bahamas c’est fort loin, même pour les indemnisés qui, privilégiés sont les 42 % des privés d’emploi indemnisés par l’Unédic.
Toutes catégories additionnées (de A à E) il y a plus de 6 millions de personnes inscrites à Pôle emploi. Le « halo du chômage » qui tente de rendre visible les non inscrits ferait apparaître des chiffres encore plus conséquents.

Ne nous laissons pas tromper par des leurres
De sérieux périodiques fort orientés, ébahis et ravis comme Les Echos non cesse d’insister sur la diminution du chômage.
Fadaises ! Les 700 000 contrats d’apprentissage ne donneront pas du boulot à tous les apprentis. L’irrépressible montée des « boulots à la con » (Bullschit jobs dans la langue du regretté David Graeber), le sous emploi des ubérisés livreurs en bécanes, scooters et patins à roulettes (j’en ai vu en banlieue sud), sont évalués dans la « population active occupée ». Trucages et bidouillages. Ne nous laissons pas
tromper par des leurres.

La cabale au Canada
« Quand ça va bien, on durcit les règles », déclare, décontracté le ministre du travail, Olivier Dussopt. Ce n’est pas Aux Bahamas, mais au Canada qu’il a trouvé la recette pour « favoriser le retour à l’emploi ». Au nord des Amériques, la modulation des indemnités s’accorde avec les fluctuations du marché du travail. L’importation éventuelle de la méthode peut s’avérer inopérante, l’économie qui vient du froid, n’est pas celle des régions encore tempérées…
Qui et comment va-t-on décider que ça va bien ou un peu mieux ? Va-t-on régionaliser les estimations et les indemnisations ? Les régions touristiques en été embauchent davantage qu’en hiver, donc… au service en salle ou à la plonge en cuisine des petits boulots disponibles. Le comptage va-t-il se faire par profession ?
Ça repart dans le bâtiment,… les industries automobile en phase de production de la voiture électrique cherche quelques ingénieurs et d’assez nombreux OS,…
Indécence, approximation, jactance pour discipliner les chômeurs. Magouille libérale, ne nous laissons pas avoir par cette cabale au Canada.

Laissons-nous guider par le bon sens
Le CNR (Conseil National de la Rénovation) est une attaque en règle contre le Conseil National de la Résistance. CNR historique à qui nous devons la Sécurité Sociale, la retraite, l’amélioration des salaires et des conditions de travail. Une démolition- déconstruction programmée par une huile de Médef, Monsieur Denis Kessler il y a plusieurs années. La réforme punitive de l’assurance chômage, n’est qu’un élément d’une politique globale.

Ces gens là, libéraux sans frein sont insatiables.
Une véritable compulsion de privatisations les possède. Maastrichtiens Maastrichtiens serviles ils ont eu la SNCF, les PTT, EDF, GDF sous un frêle maquillage étatique, les hôpitaux font de la tarification à l’acte, on vient de supprimer des milliers de lits et les urgences de nuit, les HLM sont progressivement, sournoisement privatisés,… où s’arrêteront-ils ?
Ils ne s’arrêteront pas. Sauf si nous sommes nombreux et déterminés pour leur barrer la route.

Pour ce nouvel itinéraire, laissons nous guider par le bon sens.
. Une réduction du temps de travail à 32 h hebdo comme première étape . Travailler moins, mieux avec embauches conséquentes. C’est possible et nécessaire. La production robotisée ne doit plus gonfler les dividendes des actionnaires.
. Une indemnisation correcte, juste suffisante au niveau du Smic pour ceux qui sont à la recherche d’un emploi.
. La retraite, au plus tard (c’est bien tard) ) à 60 ans.


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