Historique du collectif DÉDAL

Limoges
dimanche 21 décembre 2003
par  AC ! Limoges

« DROIT DE DÉMOLITION  » OPPOSÉ AU DROIT AU LOGEMENT : le dossier sur cet espace de résistances, de luttes et de solidarité àLimoges.

- Aoà»t 2003

Cet été, bleu horizon sur Limoges. Ce matin un escadron de gardes mobiles est venu prêter main forte àla police urbaine et aux municipaux pour déloger les habitants du squat « DéDAL  » (Défense du Droit Au Logement). Ce collectif regroupe des individu-e-s et des organisations habitant-e-s ou non le lieu et sensibles àla question de l’accès au logement. C’est la troisième expulsion de l’été.

- Un bref rappel historique :

  • le 21 avril 2002, nous investissions un immeuble appartenant àla mairie avec un double objectif, faire vivre un squat et travailler les institutions sur la question du logement. fin aoà»t puis début septembre 2002, la mairie engageait une procédure judiciaire pour obtenir l’expulsion.
  • le 14 février de cette année, le Tribunal de Grande Instance ordonnait l’expulsion du lieu, en injoignant la préfecture de se préoccuper du relogement des occupants. Seules 2 familles ont été relogées depuis.
  • le 4 juillet, première expulsion de l’été (une dizaine de personnes àla rue, quatre d’entre elles se réfugient au DéDAL).
  • le 17 juillet, deuxième expulsion estivale (deux se réfugient au DéDAL, environ une demi-douzaine de personnes àla rue).
  • le 18 juillet, l’huissier passe au squat signifier l’ordonnance d’expulsion.
  • le 7 aoà»t (aujourd’hui), à7 h expulsion des huits derniers habitants et des trois associations qui y avaient élu domicile (dont le collectif DéDAL).

(...)

On organise un rassemblement devant la préfecture à18 h ce jour...

  • Le tract diffusé ce jour : OPÉRATION « LIMOGES VILLE PROPRE  » ?

Aujourd’hui, jeudi 7 aoà»t 2003, la préfecture a employé la force publique pour expulser le squat du 21 boulevard de la Corderie - qui abritait également quatre habitants expulsés des Tanneries vendredi 4 juillet. Cette expulsion est inhumaine, elle est en outre illégale ! L’article 62 de la loi Besson précise qu’une expulsion ne peut avoir lieu que deux mois après le passage de l’huissier. Ce dernier est passé le 18 juillet. Ce même article exige que l’autorité préfectorale prenne en compte le relogement des occupants. Où vont aller ceux que la préfecture expulse aujourd’hui ? A l’hôtel ? Sous un pont ? Chez un pote ? La Mairie de Limoges, propriétaire du lieu, affirme que c’est àl’Etat d’assurer le droit au logement, elle pense que faire expulser le 21 boulevard de la Corderie fera avancer la question ! Ce qui est encore plus inadmissible, c’est que la mairie ne compte pas utiliser son bien. Cet immeuble sera détruit et le terrain laissé en jachère pendant quelques années. Elle n’a aucun scrupule àlaisser huit habitants dormir dehors àpartir de ce soir !

Cette expulsion intervient en plein été, àl’heure où beaucoup de services d’aide aux SDF (comprendre Sans Droits Fondamentaux) et aux plus démunis, déjàsaturés en temps normal, fonctionnent àservice très réduit. De plus faute de crédits de l’Etat, l’ARSL s’est vue contrainte de fermer les portes du centre de jour (service de premier accueil pour les sans-logis), donc àlaisser de nombreuses personnes àla rue, sans abris, sans aucune solution. La Bonne Assiette a du elle aussi diminuer le nombre des repas servis. Les autorités publiques expulsent sans vision àong terme. En effet, sans autre possibilité que le squat pour se loger, l’expulsion est un cache misère et ne fait que repousser le problème sans le résoudre. Malgré notre courrier recommandé àla préfecture de Limoges et notre lettre ouverte àla mairie, aucun des deux n’a pris contact avec nous afin de trouver une solution convenable pour le relogement de ces habitants.

Depuis le temps que cette question se pose àLimoges, les pouvoirs publics ne cherchent pas àrégler positivement le problème, seulement de manière restrictive (quelques familles relogées) et de façon inadaptée (nuits d’hôtel).

Une fois de plus le droit de propriété (op)prime sur le droit au logement. Le squat n’est peut-être pas une solution au problème de l’accès au logement, mais l’expulsion l’est encore moins.

Droit au logement pour tous ! Pas d’expulsion sans relogement !

Défense du Droit Au Logement, Limoges, le 7 aoà»t 2003.


Droit au logement pour tous ! Contre toutes les expulsions ! Contre la précarité !

- MANIFESTONS VENDREDI 14 MARS 2003 à17 h 30 PLACE DE LA MOTTE àLIMOGES

Vendredi 14 février 2003, le tribunal de Limoges ordonne l’expulsion sans délai du 21 boulevard de la Corderie et de la rue Jauvion. Une telle décision, en pleine trêve hivernale, marque une régression judiciaire.

La trêve dite « hivernale  » se termine le 15 mars. Une cinquantaine de personnes risquent de se retrouver àla rue. Cela concerne les immeubles dits "Fabre", pour lesquels les jugements d’expulsion ont déjàété prononcés, ainsi que l’immeuble du 21 Bd de la Corderie et celui de la Rue Jauvion. Qu’il fasse froid ou que la température soit clémente, avec ou sans papiers, avoir un toit sur la tête est le minimum de la condition humaine.

Les hébergements d’urgence sont saturés ! L’ouverture d’un nouveau centre d’hébergement au CS4 met àdisposition 15 chambres supplémentaires : si nous reconnaissons cet effort louable, les demandes, qui se montent àplus de 150 personnes sans compter ceux qui viendront grossir le nombre si les expulsions ont lieu, sont loin d’être satisfaites.

La revendication d’un « toit pour tous  » concerne en priorité ceux qui sont àla rue mais aussi ceux qui ont un toit et peuvent en être expulsés du jour au lendemain. Elle concerne aussi tous ceux qui sont en attente d’un logement social et ne peuvent en bénéficier faute de place, mais aussi faute de relations ! Cela représente plus de 1500 demandes sur Limoges (source OPHLM).

Pourtant, il y a sur Limoges plus de 5000 logements vacants (INSEE 99) et ce depuis plusieurs années. Soit ils ne trouvent pas preneurs parce que trop chers, soit les propriétaires ne veulent pas les louer et les laissent délibérément vides, soit enfin parce ce que ces logements vacants participent au jeu de la spéculation immobilière pour éviter de faire baisser le coà»t du loyer.

Il y a aussi ces logements voués àla démolition, certains murés depuis des années alors qu’ils pouvaient permettre temporairement d’abriter des familles et qui se dégradent inexorablement au fil des ans.

Oui, un logement pour tous, c’est réaliste. Il n’y a pas pénurie de logement. Il y a seulement l’organisation économique de la société qui fait du logement une marchandise soumise àla loi du marché, c’est àdire soumise àla loi du profit. Il y a les pouvoirs publics qui se refusent àtoucher àcette sacro-sainte loi du marché en refusant de réquisitionner les logements vides pour fournir un toit àtous. Pourtant la Préfecture a le pouvoir d’ appliquer les lois de réquisition existantes dont la légitimité a été réaffirmée en 1998 par la Loi de Lutte contre les Exclusions.

Les lois sécuritaires mises en avant par le gesticulant Sarkozy, sont de plus un encouragement aux pouvoirs publics àfaire la chasse aux pauvres. En septembre dernier, 80 gardes mobiles mettent àla rue 8 personnes de « Baudelaire  ». Aujourd’hui, ce sont les gardes mobiles qui se déploient pour évacuer honteusement un camp de nomades sous prétexte qu’il y a des places sur les aires d’accueil . ce qui est faux !

Pire, dans la continuité de la Loi de Sécurité Quotidienne votée par la Gauche Plurielle en novembre 2001, et, avec la Loi de Sécurité Intérieure (Loi Sarkozy) votée au Parlement, l’Etat promet la matraque et la prison aux « dangereux  » squatters qui n’exigent qu’un droit fondamental : le droit au logement !

Soyons nombreux le 14 mars 2003 àdire : « Non aux expulsions ! Oui àun toit pour tous !  »

l’appel du « DéDAL  » (collectif de défense du droit au logement) : AC !, Agel-Solidarité étudiante, Sud-étudiants, L’Etincelle, CNT, soutenu par LO, Les Verts, SUD-PTT, LCR, LDH


Fête de soutien au collectif du DéDAL, DÉfense du Droit Au Logement et au Squat du 21 bd de la Corderie àLimoges

- Samedi 25 janvier 2003, salle Blanqui 2 et 3 (derrière la mairie de Limoges).
- Au programme :

  • ouverture à15 h : exposition, documentation, bar
  • 16 h : débat avec Oliver Sagette, porte parole du DAL : « squat et droit au logement  ».
  • 19 h 30 : Apéro et percussion avec Toubab&Co
  • 21 h : Concert avec Les Orties, Jean-Jacques Quedubon et Polyglotte...

Entrée libre.


- Vendredi 20 février 2003...

Le TGI de Limoges ordonne l’expulsion des habitants de l’immeuble du 21 Bd de la Corderie, par une ordonnance de référé datée du 14 février. il n’est accordé aucun délai aux habitants.

La Justice reconnait ainsi la légitimité du droit de démolir face au droit au logement. En effet, cet immeuble occupé depuis avril 2002 et appartenant àla ville de Limoges doit être détruit pour agrandir le carrefour et construire un parking. C’est le projet de la Mairie pour cet espace situé juste en face du Conseil régional qui, lui, vient juste de s’agrandir sur un parking.

L’ assemblée générale extraordinaire du « DéDAL  », mercredi soir, a décidé de rester dans l’immeuble et de mettre en place un réseau d’alerte. Il était déjàprévu que nous organisions une manif le 15 mars prochain pour le droit au logement. Cette date est maintenue. En attendant le « DéDAL  »se prépare àfaire face àtoute éventualité.

« Un squat qui ferme est un squat qui ouvre...  »

par Christophe - AC ! Limoges


- Vendredi 13 décembre 2002 a eu lieu au TGI de Limoges la deuxième audience de référé pour statuer sur la demande d’expulsion des habitants du 21 Bd de la Corderie, immeuble squatté par le « DéDAL  »(Défense du droit au logement). L’avocat de la mairie, propriétaire des lieux a réitéré la demande d’expulsion des habitants. Il s’est étonné de constater qu’une association de fait, le « DéDAL  », soit représentée par un avocat. Il s’est indigné qu’un syndicat, la CNT, soit domicilié dans un squat. L’avocate du Dédal a argumenté qu’aucune proposition sérieuse de relogement n’avait été faite aux habitants de l’immeuble. La préfecture, àqui le juge avait demandé de faire des propositions dans ce sens lors de la précédente audience, a juste proposé d’inscrire les habitants sur la liste de demande d’hebergement du Centre de jour. Or l’avocate du Dédal est par ailleurs présidente de l’association qui gère ce centre de jour. Il lui a été facile de répondre que celui-ci était saturé de demande. Actuellement, 180 personnes y sont inscrites sur une liste d’attente pour un hébergement. Pour rappel, la mairie de Limoges a pour projet de démolir l’immeuble du 21 Bd de la Corderie pour réaménager un carrefour, devant un lieu « prestigieux  », le Conseil régional. Elle oppose toujours le permis de démolir au droit effectif au logement. C’est sa conception du droit de propriété.

Le jugement sera rendu le 24 janvier prochain.


- Vendredi 20 décembre 2002 : nouvelle audience de référé pour statuer sur l’expulsion des habitants du squat de la rue Jauvion qui concerne des Algériens en demande d’asile territorial.


- Le squat du 21 boulevard de la Corderie est menacé d’expulsion

DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS :
- Rassemblement de soutien devant le tribunal de Limoges, place d’Aine

  • soutien du squat du 21 bd de la Corderie, vendredi 13 décembre à8 h 15,
  • soutien au squat de la rue Jauvion, vendredi 20 décembre à8 h 15.

L’immeuble du 21 boulevard de la Corderie, appartenant àla mairie est resté àl’abandon depuis 1999. Trois ans plus tard, un collectif rassemblant des associations (AC ! 87, AGEL Solidarité Etudiante, CNT 87, l’Etincelle, SUD Etudiants) et d’individus s’est constitué. A la suite de quoi, une vingtaine de personnes a investi cet immeuble le 26 avril 2002. Ce collectif intitulé « DéDAL  » (Défense du Droit Au Logement) a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique sur le problème du logement et de trouver un toit pour les sans-abri.

Quelle est la réalité sociale du logement ?

On peut estimer àplus de 150 le nombre de sans-logis. Certes, différents foyers existent. Mais ils ne sont que des hébergements d’urgence, et s’ils restent nécessaires, ils ne peuvent en aucun cas être l’unique solution au problème du logement. De plus, ils sont saturés, et les fonds destinés àcouvrir des charges supplémentaires sont déjàépuisés depuis l’été dernier.

Les immeubles du « patrimoine Fabre  », délaissés des années durant, ont été rachetés àbas prix, (du fait qu’ils étaient squattés) lors de mise aux enchères par des spéculateurs qui n’ont qu’une hâte : faire vider les lieux. Leurs occupants sont peu àpeu expulsés avec le concours des forces de l’ordre, en témoigne l’intervention d’un escadron de gardes mobiles sur l’immeuble du 8 rue Charles Baudelaire (le 5 septembre dernier). Avant de procéder àune expulsion, les pouvoirs publics doivent s’assurer du relogement des habitants. Ils « oublient  » souvent certains cas ; ce sont autant de nouveaux sans-logis.

Affairistes et banquiers voient le logement comme une marchandise sur laquelle spéculer. Les centres villes sont organisés pour attirer principalement des populations àfort revenu, tandis que les celles àfaible revenu sont repoussées àl’extérieur des villes. Cette politique publique couplée àla spéculation immobilière accentue la crise du logement. Les aides au logement sont recentrées sur « l’accession àla propriété  » ou la relance du parc locatif privé. Quand àl’APL, plus que d’aider les bas revenus, elle a permis l’augmentation vertigineuse des loyers ces dix dernières années. C’est pourquoi l’habitat populaire destiné aux bas revenus disparaît progressivement. Il s’agit d’une politique constante depuis plus de vingt ans. Savez-vous que le loyer d’un F3 neuf en HLM représente aujourd’hui la moitié d’un SMIC, quand il ne coà»tait qu’un quart du SMIC en 1977 ?

A Limoges, au dernier recensement de 1999, il y avait 5 337 logements vacants, soit 500 de plus qu’au précédent recensement alors que la population de la ville a baissée. Pourtant, des personnes sont toujours àla rue ! Et il faudrait que les 22 personnes qui habitent le 21 boulevard de la Corderie soient expulsées alors qu’aucune proposition sérieuse de relogement ne leur a été faites ! Et quand on dit sérieuse, c’est suite àla proposition de la préfecture de reloger les personnes au centre de jour, qui est archi-complet, avec près de deux cent personnes en attente ! Alors, le 13 décembre, il faut que nous soyons nombreux au tribunal pour dire que les habitants du 21 boulevard de la Corderie ne doivent pas être expulsés. D’autant que cet immeuble est voué àla démolition et qu’il ne sera pas détruit avant trois ans. Faut-il le murer et le tuer avant l’heure, alors qu’il respire la vie actuellement ? Faut-il jeter les gens àla rue alors que tous les sans-abri pourrait avoir un toit àLimoges ?

NON AUX EXPULSIONS SANS RELOGEMENT !

- Nous invitons celles et ceux qui veulent s’investir dans cette lutte àvenir nous rencontrer :

  • Assemblée générale : les lundi à20 h 30,
  • Permanences : les mardi de 14 h à18 h, les jeudi de 18 h à20 h
  • Collectif DéDAL : 21 bd de la Corderie 87000 Limoges

- Procès du 8 octobre : article de Christophe (« DéDAL  »)

Soulagement mardi dernier àl’énoncé du verdict pour les trois militants du « DéDAL  » (défense du droit au logement) qui passait en procès ce jour-là. En effet, alors qu’on pouvait craindre le pire, dans le climat actuel, ceux-ci ont été condamné, chacun, à100 euro d’amende avec sursis. Anne, l’une des inculpés, devra attendre deux mois avant de récupérer ses outils (professionnels), le parquet s’étant opposé àla restitution. Déjàun premier ouf de soulagement quand la proc a demandé la requalification du délit en simple contravention. On passe alors, pour la peine encourue, d’une peine de prison àune simple amende. Autre satisfaction : une bonne mobilisation avec la présence de salariés ayant pris des heures pour être présents, des camarades ayant fait plusieurs centaines de km pour être là, des syndicalistes et quelques élus Verts et PC. En face, une présence policière légère. Pas de fouille àl’entrée. Mais beaucoup de gens n’ont pas pu assister àl’audience, faute de place. A l’extérieur, devant le palais, nous avons accroché une banderole, confectionnée par une étudiante des arts déco’, une véritable fresque sur tissu, déclinant en images et en textes différents aspects du droit au logement et de manières d’habiter un lieu. A côté, des panneaux expliquant les faits, la situation et des messages de soutien. Ambiance musicale avec la musique de Jolie Môme qui àdéfaut d’être venue, nous a envoyé un disque, avec un message de soutien.

Rappel des faits et du contexte : le 14 juin dernier, trois militants du « DéDAL  » se font interpellés àl’intérieur d’un hôtel inoccupé depuis au moins une quinzaine d’années. Ils avaient scié la boucle d’attache d’un cadenas et retiré plusieurs vis qui maintenaient fermés les deux battants de la porte d’entrée de l’immeuble. Cette action s’inscrivait dans la recherche de solutions concrètes de logements - situation révélée par l’ouverture d’un squat par le « DéDAL  », au 21 Bd de la Corderie, en avril dernier. Non seulement cette situation n’est pas réglée mais elle a toutes les chances de s’aggraver dans les prochaines semaines, puisque trois autres immeubles sont menacés d’expulsion. Un autre ayant déjàété évacué par les gardes mobiles, le mois dernier. Certains de ses habitants ont pu s’installer depuis au « DéDAL  », Bd de la Corderie. Les autres vivent actuellement dans une précarité absolue (il y avait 45 habitants dans ce squat).

Revenons au procès de mardi dernier : les accusés ont demandé la relaxe en s’appuyant sur l’état de nécessité. Le parquet a demandé une amende ou un TIG. Un représentant de la fédération DAL a pu s’exprimer au cours de l’audience, depuis le public. Il a éclairé la lanterne du président sur la question du droit au logement par rapport aux logements vacants. Résultat : nos trois camarades n’ont pas été relaxés, le juge ayant estimé que la question de l’état de nécessité n’était pas assez étayée dans le dossier mais il a prononcé une peine légère, une amende avec sursis. On peut dire que la justice, sur ce coup, n’a pas anticipé sur les lois liberticides qu’a concoctées Sarkozy.

De plus, localement, il s’est ouvert un véritable espace politique sur la question du logement. La semaine dernière, une élue verte, adjointe au maire, a distribué et lu un texte de soutien au « DéDAL  » àl’ensemble du conseil municipal. Elle a appelé les conseillers municipaux àvenir au tribunal soutenir les trois militants du « DéDAL  ». Aujourd’hui, l’adjoint socialiste chargé de la question nous a contacté pour nous rencontrer la semaine prochaine. Les militants de Lutte ouvrière, peu présent d’habitude sur ce genre de terrain (hors de l’entreprise) étaient au procès. Prochaine étape, le 8 novembre prochain : procès en référé, par rapport au squat du « DéDAL  », 21 Bd de la Corderie.

- En attendant : repas et rencontre discussion lundi 14 octobre prochain, àpartir de 18 h 30 au « DéDAL  »

  • AG tous les lundis à20 h 30,
  • Permanences : les mardis de 14 h à18 h - les jeudis de 18 h à20 h.

L’affaire

La mairie socialiste de Limoges a une bien curieuse interprétation de la convention européenne des droits de l’homme. En effet, son avocat s’est appuyé dessus (article premier, par rapport au respect du droit de propriété) pour réclamer l’expulsion « dans un délai très court  » des habitants de l’immeuble du 21 bd de la Corderie, lors de l’audience en référé « d’heure àheure  » de mardi 10 septembre. Au coeur du débat : la démolition de cet immeuble laissé àl’abandon depuis deux ans, avant d’être occupé par des sans-logis (personnes et associations), en avril dernier. Il n’est évidemment proposé aucune solution de relogement aux habitants qui ont commencé àrénover cet immeuble qui est relativement en bon état.

Une quinzaine de personnes (familles et célibataires) et plusieurs associations habitent actuellement cet immeuble. Le jugement sera rendu cet après-midi. Une AG aura lieu ce soir pour envisager la suite.

Le soutien, localement est en train de s’élargir, comme on a pu le constater àl’audience en référé mardi dernier. Si le jugement donne raison àla mairie, l’expulsion risque d’intervenir rapidement. Aussi, nous en appelons àla solidarité.

On peut envoyer des fax de protestation au maire de Limoges, Alain Rodet pour lui rappeler que d’un point de vue humain, le droit au logement est plus important que le droit àdémolir et que ça n’est pas renforcer la cohésion sociale que de renvoyer àla rue des personnes (bon nombre des occupants qui sont des demandeurs d’asile, notamment territorial en ce qui concerne les Algériens) y retourneront.

On peut voir le résultat de l’expulsion de l’immeuble de la rue Charles Baudelaire, la semaine dernière - immeuble habité par environ 45 personnes : logement provisoire, foyers d’urgence, enfants et parents logés dans des foyers différents... Seules 7 à8 personnes ont pu être accueilli au 21 bd de la Corderie par manque de place.

- Fax de la mairie de Limoges : 05.55.32.11.87
- Fax direction de la politique sociale de la mairie : 05.55.45.64.24

Voici les dernières nouvelles du squat du 21 bd de la Corderie àLimoges. Jeudi 12/09 vers 15 h 30 le juge a donné son « verdict  » : nous avons un sursis jusqu’au 8 novembre, date àlaquelle il statuera définitivement. D’ici làle juge demande d’une part au préfet de voir les moyens possible pour assurer le relogement des squatteurs, d’autre part àla mairie de Limoges de donner toutes les précisions utiles sur la possibilité de reloger les squatteurs. Autant dire qu’on était assez satisfait même si c’est reculer pour mieux sauter. On va reprendre l’initiative en écrivant aux institutions sur cette question du relogement. Et aussi continuer sur « un squat qui ferme, c’est un squat qui ouvre  », tant que la question du logement reste en suspens.

par Anne, AC ! Limoges

  • « DéDAL  » (Défense du Droit au Logement), composé de AC !, Agel-Solidarité étudiante, CNT87, SUD-étudiant, L’Etincelle.
  • 21 bd de la Corderie 87000 Limoges

Annexe : historique du « DéDAL  »

Depuis le 26 avril 2002, un collectif « DéDAL  » (défense du droit au logement) s’est créé sur Limoges. Ce collectif était composé au départ de AC !, Agel-SE, SUD-étudiant, Fédération Anarchiste, Action Lycéenne et d’individus. Le collectif « DéDAL  » a ouvert un lieu au 21 boulevard de la Corderie pour :

  • loger des personnes mal logées ou sans logement ;
  • poser sur la place publique la question du droit au logement et de sa défense ;
  • créer un espace inter-associatif.

Cette maison regroupe donc des habitants et des associations qui gèrent ensemble ce lieu.

Cette occupation, d’une maison vide depuis plus de deux ans, et appartenant àla mairie, s’est faite après le constat d’un nombre élevé de personnes sans logis dans la ville de Limoges. Déjà, depuis plus d’un an, des associations humanitaires ont multiplié les démarches auprès de la mairie et de l’Etat pour trouver des solutions urgentes au manque de place d’hébergement, en vain pour l’instant.

Il faut savoir que sur Limoges existe un grand nombre de logements inoccupés. En vertu de la convention des droits de l’homme, de la constitution française, toute personne a droit àun logement (« un toit c’est un droit  »). Des lois existent pour faire respecter ce droit.

Le but du collectif « DéDAL  » n’est pas seulement de loger des personnes mais de faire en sorte que les pouvoirs publics utilisent les lois qui existent pour faire respecter le droit au logement. Beaucoup d’habitations sont vides pour différentes raisons (projets immobiliers, spéculation, manque de volonté politique, non gestion du patrimoine urbain,...). Pour le moment, nous nous concentrons sur la question du logement de personnes. Mais il manque aussi, sur Limoges, comme ailleurs, des lieux, de création et d’expression artistique, culturelle, associtive, qui sortent des chemins battus et de la reconnaissance par les institutions. Nous espérons que, par cette occupation, un débat sera lancé dans la ville de Limoges et dans différents secteurs associatifs, syndicaux, politiques,...


- DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS : trois militants en procès

  • Soutenez les mardi 8 octobre 2002 à10 h devant le tribunal de Limoges, place d’Aine.

Pour tenter de trouver des solutions pour les sans-abri, le « DéDAL  » (défense du droit au logement) occupe depuis le 26 avril 2002 un immeuble situé au 21 boulevard de la Corderie. Cet immeuble vide depuis 2 ans appartient àla mairie de Limoges.

Trois demandes ont été faites auprès de la mairie pour trouver une solution. La seule réponse de la mairie fut d’engager une procédure d’expulsion immédiate le 9 septembre pour le 10. La mairie fut déboutée de sa demande et le jugement reporté au 8 novembre. Le Juge demandant àla préfecture des propositions de relogement pour les occupants.

Par ailleurs, le 5 septembre, l’immeuble de la rue Baudelaire, occupé par des sans-logis, fut expulsé par la force publique, et deux autres immeubles risquent de l’être en octobre.

Un déficit de logements sociaux

En France, la situation se dégrade considérablement. La précarité du logement liée àdes loyers excessifs et une précarisation du travail se traduit par le développement de l’errance urbaine. Le nombre d’expulsion ne cesse d’augmenter : 4359 en 1998 pour 5936 en 2 000. Celui des logements vides aussi : ils sont passés de 850 000 en 1962 à2 millions aujourd’hui. La construction de logements sociaux reste faible et toutes les mesures gouvernementales en matière de logement ne sont qu’incitations àl’accession àla propriété pour le plus grand profit des bâtisseurs et des banques, contribuant àaccentuer l’endettement des ménages àbas revenus.

En 1977, le loyer charges comprises d’un logement social neuf type T3, représentait le quart du salaire net d’un smicard. Aujourd’hui, pour le même logement, il en représente pratiquement la moitié. Se loger est devenu un luxe que beaucoup de famille ne peuvent plus se permettre. Dans cette société, le logement est une marchandise sur laquelle spéculent des investisseurs.

Il y a trois millions de personnes mal logées en France dont près de 100 000 sans domicile et 2 millions de logements sont vacants hors résidences secondaires. Il est donc urgent d’appliquer l’ordonnance du 11 octobre 1945 pour réquisitionner les logements vides.

La carence des pouvoirs publics

Devant l’inertie des services publics et malgré de nombreuses démarches d’associations caritatives auprès de ces instances pour trouver des solutions au problème du logement, les sans-abri se multiplient sur la place de Limoges. C’est au moins 150 sans-abri qui cherchent désespérément àse loger. Les structures d’hébergement sont saturées.

C’est pour cela que le « DéDAL  » a occupé l’immeuble du 21 boulevard de la Corderie. Cette occupation a généré une demande d’autres sans-logis et le « DéDAL  » ne pouvait prendre le risque de saturer le lieu avec toutes les difficultés que cela comporte. La mairie ne répondant pas aux demandes du « DéDAL  », des militants sont allés voir l’état des lieux d’un ancien hôtel vacant depuis plus de quinze ans pour savoir si cet immeuble pouvait faire partie de solutions d’urgences de relogement àproposer àla mairie. Ces militants voulaient savoir s’il était raisonnable de revendiquer que cet ancien hôtel serve àreloger, dans le cadre d’une procédure « d’attribution d’office  », des familles sans logis. Et parce que ces militants sont allés se rendre compte de l’état des lieux, ils sont accusés de destruction de bien alors qu’il ne s’agit que d’un malheureux cadenas qui ne ferme qu’un immeuble vide.

Ils n’ont rien volé, rien dégradé. Tout juste peut-on leur reprocher de s’être substitués aux pouvoirs publics et àleur carence. Car tout le monde sait que tous les centres d’hébergement sont saturés, mais rien n’est fait pour recenser les logements inoccupés, pour loger ou reloger des familles en détresse.

  • Nous appelons àun rassemblement de soutien le mardi 8 octobre à10 h devant le tribunal de Limoges, place d’Aine.
  • « DéDAL  »(Défense du Droit Au Logement), AC !, Agel-Solidarité étudiante, AL, Action des précaires et chômeurs de Dordogne, CNT 24, CNT 87, L’Etincelle, FA, FA 24, LO, SUD Education, SUD Etudiant , Ras l’Front 19, Scalp, SNUIPP, UD CGT, Les Verts.

- contacts par mail : le « DéDAL  »


Documents joints

Tract - octobre 2002
Tract - décembre 2002

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