17 noyés et 47 disparus
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Le naufrage d’un bateau dans la nuit de samedi à dimanche au large des cotes tunisiennes, faisant 17 noyés et 47 disparus (bilan provisoire) est un nouveau drame que vivent les candidats à l’immigration et leurs familles.
Malgré des recherches intenses organisées par la Marine Tunisienne, 17 corps seulement avaient pu être repêchés dont on ignorait les identités.
Onze personnes ont pu être sauvées par les forces dépêchées à leur secours (dix Marocains et un Tunisien), certains d’entre eux ayant pu regagner la côte à la nage.
Ce naufrage est l’un des plus dramatiques depuis celui de juin 2003 intervenu au large de la ville de Sfax (240 km au sud de Tunis), qui avait fait plus de 200 victimes.
Le littoral méditerranéen de la Tunisie et la Libye sont souvent le point de départ ou de transit d’embarcations de clandestins tentant de rallier les côtes italiennes proches, principalement les îles de Lampedusa et Linosa, situées entre la Tunisie, la Sicile et Malte.
Ce naufrage montre encore une fois l’inefficacité des dispositifs sécuritaires mis en place par les gouvernements tunisien et italien, qui se traduisent aujourd’hui par la création de camps de rétention en Tunisie et ce qu’on peut
considérer comme de la sous-traitance de la répression anti-immigrés par les gouvernements des pays d’origine commanditée par les états membres de l’UE.
Nous pensons que les solutions pour en finir avec ces drames humains résident dans la mise en place de véritables politiques de développement économique et social, de garanties des libertés fondamentales, de restauration de la
démocratie pour tarir les sources de ces exils qui se soldent souvent par la mort pour les candidats à l’immigration et l’enrichissement des passeurs.
Nous nous insurgeons contre cette indifférence égoïste à la misère du monde, constitutive du délit de non assistance à personnes en danger,, et exigeons des États membres de l’UE le respect du principe de dignité de la personne humaine
tel que garanti par la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Nous tenons pour responsables des centaines de morts les autorités déliquescentes des pays d’origine qui se refusent à garantir à leurs citoyens le minimum de vie décente et les livrent sans vergogne aux négriers des temps modernes que sont « les passeurs  ».
Nous revendiquons par ailleurs le droit à la libre circulation de tout être humain à la hauteur de celle qui est accordée à la libre circulation des capitaux.
Jelloul Ben Hamida _ Secrétaire Général de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR).