Une rtt féroce, un revenu pour toustes *, le boulot ça vient après...
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Une rtt féroce, un revenu pour toustes *, le boulot ça vient après...
* Essai de jactance inclusive.
La disparition du travail selon Jeremy Rifkin et André Gorz
Depuis la publication de La fin du travail, un grand succès d’édition, préfacé par Michel Rocard1, difficile de questionner le travail sans rencontrer cet américain de référence. Quelques lignes de Rifkin pour conforter notre thèse sur le déclin du travail.
« À présent, revenons au grand bouleversement social et politique qui a marqué les États-Unis au milieu du XXe siècle.
L’histoire commence au sud de la ligne Mason-Dixon, à Claksdale, dans le Mississipi, le 2 octobre 1944, le jour où une foule de 3 000 personnes découvrit, sidérée, une nouvelle machine : une cueilleuse de coton mécanique.
En une heure, la machine récoltait 1 000 livres de coton-graine, alors qu’un récolteur arrivait à 20 livres. Vingt-huit ans plus tard, en 1972, 100 % du coton était récolté à la machine. Peu après la seconde Guerre mondiale, on commença à traiter les champs de coton avec des défiolants chimiques, ce qui priva les travailleurs noirs – successivement esclaves, avant la guerre de Sécession, puis métayers – du travail qui consistait à enlever les mauvaises herbes. »
Question qui vaut encore aujourd’hui sous nos latitudes européennes : pour conserver les emplois de cueilleurs, fallait-il refuser la mécanisation de la récolte ? Avec le même auteur, allons brièvement enquêter dans le secteur secondaire. Industries, manufactures.
« De 1957 à 1964, la production manufacturière a doublé de volume aux États-Unis, alors que le nombre de cols bleu a diminué de 3 %, à cause de l’automatisation de la production. »
Force est donc de constater avec Jeremy Rifkin et André Gorz, comme avec les auteurs précédemment cités que surgit, dans les termes d’André Gorz : « … un problème de fond : que doit être une société dans laquelle le travail à temps plein de tous les citoyens n’est plus nécessaire, ni économiquement utile ? Quelles priorités autres qu’économiques doit-elle se donner ? Comment doit-elle s’y prendre pour que les gains de productivité, les économies de temps de travail profitent à tout le monde ?2
1-Ed. La découverte, 1997. Si le diagnostic de Rifkin nous semble globalement fondé, les solutions ne nous séduisent guère. Dans son dernier livre, Le new deal vert mondial (LLL 2019) la mobilisation des fonds de pensions revient à faire de tous les retraités américains des actionnaires en puissance. Risqué. L’examen des thèses de Rifkin, n’est pas l’objet de ce livre.
2-Bâtir la civilisation du temps libéré, éd. LLL et Monde diplo., 2013.
Alain Véronèse
