Le troisième tour ne sera pas facile
Le second quinquennat de Monsieur Macron va lui permettre de terminer l’éradication sociale déjà fort avancée.
Les nombreux drapeaux étoilés qui furent exhibés lors de la cérémonie de la victoire, l’hymne européen (Beethoven) marque bien la volonté d’exécuter à la lettre les préceptes de l’Union Européenne qui visent l’instauration d’une « économie de marché non entravée ».
Les entraves déjà fort affaiblies, ce que d’antan on nommait « les acquis sociaux », le code du travail, la réduction du temps de travail, les prises en charge de la sécurité sociale, l’augmentation tendancielle du pouvoir d’achat, une indemnisation du chômage qui permettait encore de vivre chichement,… sont de l’histoire ancienne. Les acquis c’est fini (ou presque) le marché les a avalés. Une voracité conforme aux critères de Maastricht.
L’UE, on le perçoit intuitivement, n’est qu’une étape vers la mondialisation finale, le triomphe de la marchandisation définitive. Une réunion de candidat Macron fut, troublée un peu, par des activistes contestataires déployant une banderole : « Quant tout sera privatisé nous serons privés de tout ! ». Il aura fallu ajouter : sauf ceux que les privatisations ont enrichis…
La marchandisation exige une bonne circulation des capitaux comme de la main-d’œuvre et, non seulement l’affaiblissement des Etats-Providence, mais également l’arasement des cultures spécifiques, linguistique et culinaire (la « macdonalisation » est au coin de la rue).
« La culture française n’existe pas », déclarait il y a peu le président. Il a chaque jour davantage raison.
Rapprochements et tractations sont entamés entre ce qu’il faut encore appeler la gauche. Principalement la France insoumise, le PS, le PC, les Verts,le NPA,... pour, sous forme d’une nouvelle « gauche plurielle », envisager candidatures communes ou désistements tactiques aux élections législatives.
Compte-tenu des différences programmatiques les discussions seront … animées.
Une cohabitation imposée avec (pour exemple) Monsieur Mélenchon premier ministre serait l’aboutissement d’une large victoire aux législatives. Une hypothèse envisageable… souhaitable..
Pourtant, ce troisième tour victorieux aura a faire à fortes oppositions de l’UE, de la BCE, de l’oligarchie globalisée.
La réduction du temps de travail (32h hebdomadaires pour la FI), le maintien de l’âge de la retraite, l’augmentation du Smic,… Toutes choses insupportables pour l’UE soumise aux critères de Maastricht. Les sanctions et contre mesures seront redoutables. Sans compter les hostilités internes orchestrées par le président et ses alliés.
Un scénario « à la grecque » est probable.
Une mobilisation sociale de grande envergure.
La politique de progrès social issue d’un troisième tour sera difficile à mettre en œuvre.
Il ne faudra pas plus de quelques mois pour que le premier ministre cohabitant soit contraint de « manger son chapeau ».
Seule une mobilisation sociale de grande envergure, comparable à minima à 1936, voire 1968 pourrait permettre de valider un programme véritablement innovant, tant que le plan social, que pour la prise en compte des urgences écologiques.
AC !
Lire également le communiqué d’Attac sur le site.