Déclaration finale du forum des luttes
par
La Confédération paysanne, AC ! (Agir ensemble contre le chômage), DAL (Droit au logement), G10 (Groupes des 10 Solidaires), réseau intergalactique, Droit Devant, NO VOX, CCIPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien), Construire un
monde solidaire Millau, Stop pub, Mouvement spontané,
Juristes-solidarités, Collectif Emploi jeune, Et après ?, AC ! Calais (Agir ensemble contre le chômage), AC ! Lille, DAL Calais, DAL Lille, Comité Salam sur Calais (soutien aux réfugiés), SUD Education Calais (Syndicat Unitaire Démocratique), ATTAC Calais, Interluttes Calais, la Mouette enragée, Confédération paysanne Nord/Pas-de-Calais.
Les associations, syndicats et mouvements sociaux ci-dessus sont tous signataires du communiqué suivant :
Deux ans après les rencontres du mouvement social à la Cisternette (Sud du Larzac), en juillet 2002, les syndicats, les associations ou réseaux de lutte des salariés, des précaires et chômeurs, de paysans,
des sans logis, des sans papiers, de soutien au peuple palestinien, contre la guerre, de juristes, de jeunesse, se sont réunis à nouveau à Calais, pour faire le point, au lendemain des élections, sur leurs luttes, les convergences possibles, le bilan de ces deux dernières
années de mobilisations.
Après le Larzac 2003, le contre-G8 d’Evian, le FSE de
Paris/Saint-Denis, nous réaffirmons notre argument contre la mondialisation néo-libérale, contre la marchandisation de la planète, contre la guerre coloniale comme en Irak, en Palestine ou en Tchétchénie qui poussent les peuples à l’exode, les privent de leurs terres, leurs biens, leurs droits, et alimentent le flot des réfugiés.
Une offensive libérale sans précédant est aussi à l’oeuvre dans notre pays, qui se matérialise par des attaques sur les conquêtes sociales des salariés, sur les droits des précaires et de ceux et celles qui
sont dans la pauvreté ou qui sont menacés de le devenir :
par la privatisation et la marchandisation des services, des entreprises, des missions et des biens publics ou communs ;
par le renforcement de l’arsenal répressif et la criminalisation à l’encontre des « sans  » et de ceux et celles qui s’opposent à cette offensive, notamment les sans papiers sont l’objet actuellement d’une répression accrue ;
par le renforcement des inégalités et des discriminations sociales, xénophobes, sexistes, homophobes ou à l’encontre des handicapés.
Cette offensive est menée tambour-battant et simultanément dans de très nombreux secteurs.
Des mobilisations importantes ont eu lieu contre les guerres et contre les réformes et doivent s’intensifier.
Nous dénonçons notamment :
les attaques contre les retraites, l’éducation, la santé, la Sécu, les allocations chômage et minimum sociaux (ASS, RMI/RMA), le statut des intermittents, les allocations logement, l’AME ;
la privatisation en cours des services publics comme EDF, la Poste, France Télécom, la Caisse d’Epargne, le logement social ;
les lois répressives et liberticides telles que les lois Perben, Sarkosi ou de sécurité quotidiennes ;
les politiques qui favorisent la spéculation financière, foncière (PAC), immobilière, l’agriculture industrielle (OGM) et font disparaître les petits paysans, les emplois stables et alimentent la précarisation.
Certaines organisations ont choisi d’accompagner cette politique de casse sociale, de négocier quelques concessions, et/ou de céder au découragement et à la résignation.
Malgré deux défaites électorales cuisantes qui démontrent un désaveu général, le gouvernement poursuit son offensive. Le grossier rideau de fumée, mis en place autour d’un projet de loi de cohésion sociale, n’y
change rien. Ce gouvernement est illégitime. Il serait suicidaire d’attendre trois ans un hypothétique changement de pouvoir, pendant que nos droits sont démantelés et que l’Europe libérale se construit.
Nous sommes déterminés à lutter pied à pied dans la rue, dans nos lieux d’activité, de travail, dans les quartiers populaires, dans les campagnes pour stopper cette offensive, reconquérir nos droits, en acquérir de nouveaux et imposer des alternatives. Partout, au plan
local, national, international, avec nos différences, en autonomie vis-à -vis des partis politiques, nous sommes décidés à :
construire des convergences et des solidarités concrètes, transversales villes/campagnes, locales, nationales et internationales ;
soutenir et élargir des luttes sociales ;
occuper et créer des espaces de luttes et de rencontre ;
soutenir et organiser des actions de désobéissance civile ;
nous rassembler régulièrement pour analyser, réagir, converger, renforcer nos luttes, élaborer des alternatives ;
mettre en place des rencontres annuelles ;
enrichir et créer des outils militants communs ;
imaginer des formes d’action offensive créatives et renouvelées
D’ores et déjà , plusieurs actions sont prévues dans les prochaines semaines :
Mardi 13 juillet à 13 h, place du Châtelet à Paris, garden-party des chômeurs et précaires pour des droits nouveaux ; à Lille, action contre la déréglementation du logement social ;
les 24-25 juillet à Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne) : rassemblement du collectif des faucheurs volontaires d’OGM ;
courant juillet : caravane palestinienne en Ile-de-France (campagne contre le mur) ;
23 et 26 juillet, ateliers et forum à Avignon, à la Maison des Beaux-Arts, pour l’indemnisation de toute forme de chômage et précarité ;
19 aoà »t à 8 h 30 à Boulogne/mer, procès des militants pour « délit de solidarité  » avec des sans-papiers de Calais, rassemblement de soutien ;
9 septembre à 14 h à Bordeaux, et 13 septembre, à la Rochelle : soutien aux RMIstes et précaires poursuivis pour avoir pris le train sans titre de transport ;
15/17 octobre, mobilisations à l’occasion du FSE...
Cette liste n’est pas exhaustive. De nombreuses arrestations, poursuites, procès, condamnations contre des militants donneront lieu à des mobilisations.
Motions de soutien :
Nous exigeons l’abandon des poursuites engagées pour « délit de solidarité  » contre des militants soutenant les sans-papiers de Calais.
Nous appelons à une mobilisation lors de leur procès le 19 aoà »t.
Nous apportons notre solidarité et notre soutien aux habitants de la cité du « Petit Bard  », quartier de Montpellier soumis à de nombreuses discriminations, qui luttent pour le relogement de 18 familles sinistrées, depuis 1 mois pour que les normes de sécurité des bâtiments soient respectées, pour que le devenir du quartier soit défini avec les habitants.