De l’huile sur le feu !
Christophe, conseiller ANPE à St Nazaire s’enflamme derrière son écran.
Les pouvoirs publics mettent de l’huile sur le feu !
Christophe conseiller ANPE, syndiqué CGT n’est pas entré à l’ ANPE il y a 15
ans pour radier ou fliquer les chômeurs et il le dit.
Le 27 janvier, il a posté un message sur le forum d’actuchômage qui
commençait par ces mots : " J’informe les énervés qui crament les ANPE qu’il
en reste encore : donc suivez le guide ANPE de xxx : XX bld xxxxx "Å . Son
message était signé " Un conseiller dégoà »té, énervé, agité syndiqué mais
souvent impuissant face à la gangrène néolibérale qui ronge notre monde Â
Christophe ".
Un bien-pensant a dénoncé l¹énervé à la police.
Christophe avait aussi écrit Š" Les mots ne sont jamais trop forts quand
il s’agit de qualifier le traitement actuel des chômeurs "Å . Le vice
procureur de St Nazaire n’est pas de cet avis et il n’a guère goà »té la
rhétorique de Christophe. Après perquisition à son domicile et à l’issue
d’une garde-à -vue prolongée, Christophe a été mis en examen pour "
provocation publique à la commission de destructions et de dégradations
volontaires dangereuses pour les personnes ".
Les " provocations publiques " ne sont pas là où ce procureur les voit.
Les " provocations publiques ", ce sont l¹invention du PARE (version 1 en
2001, version 2 en 2003), le décret du 2 aoà »t 2005 relatif au contrôle des
chômeurs et son catalogue de sanctions, le " suivi mensuel personnalisé "
depuis 2006.
Les " provocations publiques ", ce sont les convocations qui se multiplient,
les radiations qui explosent et les pressions exercées sur les chômeurs et
les chômeuses pour les obliger à accepter n’importe quelle " action
d’insertion ", n’importe quel stage, n’importe quel emploi, n’importe où, Ã
n’importe quel prix.
Les " provocations publiques ", c¹est obliger les chômeurs à survivre sous
un régime largement inférieur au seuil de pauvreté et d¹assortir le
versement de cette misère à des conditions de quasi servage.
La violence entraîne la violence, certains la retournent contre eux-mêmes,
d’autres contre l’institution. Le 27 octobre dernier, Michel B., chômeur qui
venait d¹être radié, tentait de s’immoler par le feu dans une ANPE de
Bordeaux, il vient d’être condamné à quatre mois de prison avec sursis. Une
antenne Assédic et six agences ANPE ont brà »lé, six autres auraient fait
l’objet de tentatives d’incendies.
Comme Michel B., chômeur à Bordeaux, Christophe, conseiller ANPE à St
Nazaire, a crié son désarroi avec des mots qui sont les siens. Dans un cas
comme dans l’autre les pouvoirs publics n’ont qu’une seule et même réponse :
RÉPRESSION !
Tandis que certainEs agentEs de l¹ANPE disent craindre la violence que
pourraient exercer les chômeurs à leur encontre, des dizaines d¹autres
agentEs ont déclaré qu¹ils ne radieraient pas et pratiquent de fait une
grève du zèle du flicage.
AC ! salue ceux et celles qui sont entréEs en résistance.
AC ! exige l’arrêt des poursuites contre Christophe
AC ! exige l’amnistie de Michel B.
AC ! demande l’abrogation du PARE et de toutes les lois qui pourrissent la
vie des chômeurs.
AC ! appelle touTEs les dégoà »téEs, énervéEs, agitéEs, syndiquéEs ou non Ã
résister, dans l’unité, individuellement et collectivement au matraquage
gouvernemento-patronal.