Liberté pour les 18 manifestants incarcérés à Strasbourg !
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Ce lundi 26 aoà »t à 14 h 30 à Strasbourg, 17 manifestants qui revendiquaient la libération d’Ahmed MÉGUINI en occupant des locaux du Ministère de la justice vont comparaître devant leurs juges après avoir été incarcéré. En dépit des témoignages, y compris journalistiques, et de la réalité, exploitant le fait que trois des employés du Ministère soient restés dans les locaux occupés sur ordre de leur hiérarchie, le procureur chargé de l’affaire s’est répandu dans la presse locale pour dénoncer une « prise d’otage  » imaginaire afin d’étayer une accusation de « séquestration  » parfaitement fantaisiste. Il s’agit de tenter de légitimer rien de moins que 17 incarcérations en ajoutant aux classiques accusations de « rébellion  » et « d’outrages  » qui, comme chacun sait, suivent quasi-mécaniquement les interventions policières -celle-ci a été effectuée par l’unité spéciale du GIPN ! ! ! (Groupe d’Intervention de la Police Nationale) - un « fait initial  » dont la responsabilité incomberait pleinement aux manifestants. Selon nous, une telle tactique judiciaire et médiatique vise à créer un précédent afin de limiter le droit de manifestation.
De fait, depuis juillet dernier, à l’occasion de la mobilisation internationale « No Border  » contre la xénophobie d’État et le Système Informatisé Schengen (S.I.S), dont l’ordinateur central est situé à Strasbourg, le gouvernement semble se livrer à une expérience de laboratoire destinée à intensifier, in vivo, les modalités de la répression des actions contestataires. Les rues de Strasbourg ont d’abord été le théâtre d’une dangereuse innovation : la police n’a pas hésité à utiliser à plusieurs reprises des flash-ball contre les manifestants. Puis l’engrenage de la répression s’est poursuivi par l’incarcération d’un manifestant, Ahmed MÉGUINI, le 26 juillet. Il a depuis été condamné le 21 aoà »t à 8 mois d’emprisonnement, dont trois fermes !, et des peines d’amende. Cette incarcération inacceptable a en outre pour particularité de se dérouler à l’isolement complet et d’être assortie d’une interdiction de parloir : depuis un mois Ahmed n’a pu voir personne d’autre que ses avocats...
Aujourd’hui, la procédure de comparution immédiate appliquée à des personnes incarcérées risque de ne faire aucun cas de la présomption d’innocence proclamée par la loi. De plus, sous couvert d’exiger des accusés des « garanties de représentation  » pour accorder des mises en liberté, la justice va, comme de coutume, faire un « tri sociologique  » entre des manifestants parmi lesquels figurent de nombreux précaires, à l’instar de l’immense majorité de la population pénitentiaire. À ce tri s’ajoutera celui opéré au tamis de témoignages à charge, principalement policiers.
Le réseau des collectifs AC ! soutient les exigences suivantes :
La libération immédiate et l’abandon de toute poursuite judiciaire à l’égard des incarcérés ainsi que l’arrêt des poursuites contre tous les participants au campement No Border.
Nous appelons les collectifs de chômeurs et précaires, les organisations, associations, syndicats et réseaux à prendre position et à impulser des initiatives pour satisfaire ces exigences.
- AC ! - Agir ensemble contre le Chômage - 42 rue d’Avron - 75020 Paris - tél. : 01.43.73.36.57 - fax : 01.43.73.00.03 - email.